Challenge duo de mots : écrire une histoire à partir de deux mots non choisis par moi

Mon cerveau calculateur et mon esprit empathique travaillaient en binôme depuis aussi loin que je me souvienne. Cela pourrait paraître contradictoire pour certains mais l’association de ces deux antipodes fonctionnaient à merveille pour moi. Mon esprit captait les traits de personnalité et mon cerveau en faisait des variables pour mes formules. A cela se rajoutait des exercices de probabilité qui me proposaient différents chemins. Mon empathie clôturait le processus en choisissant le plus adapté. Oui, pour moi, tout être humain était prévisible. J’avais passé toute ma vie à observer de loin et mine de rien derrière mes longs cheveux noirs rabattus sur le visage. Je mettais dans le mille à chaque fois. Le processus se différenciait en fonction de l’âge. En effet, si on prenait l’exemple des enfants, leur formule plutôt simple proposait de nombreux chemins. Cela avait une tendance à s’inverser en vieillissant. Calculer me passionnait. Voulant le faire en paix, je me faisais transparente et passer pour médiocre. J’étais donc officiellement la « weirdo » de la classe. De toute façon, il en fallait bien une et ça m’était égal.

Aujourd’hui, un nouvel élève devait arriver. Le professeur le présenta. Il était plutôt bien bâti, de type sportif. Quand j’analysais, je commençais toujours par le bas et remontais. Mon regard se posa alors sur son visage. Il avait un sourire malicieux, le regard pétillant et ses cheveux bruns en bataille. Je fronçai les sourcils. Je n’arrivai pas à calculer. Mon visage devint rouge de colère et mon cœur se serra de panique. Le remarquant, le nouveau sourit de nouveau. Je me levai brusquement. « Où allez vous Mademoiselle ? », demanda le professeur. « A l’infirmerie », répondis-je en quittant la salle.

Chiffres et désir

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