Problème technique

En quittant le travail aujourd’hui, je passe voir ma copine Annie du juridique. C’est devenu un rituel pour moi il y a un an lorsque nous avons déménagé et que nous nous sommes tous retrouvés au même étage. Au départ, le menu était juste composé d’un « Salut, à demain », puis il a été assaisonné de banalités pour finalement être accompagné de conversations plus profondes. Initialement, ce « Salut, à demain » était motivé par un argument géographique puisque leur bureau se trouve juste avant la porte de sortie puis, il est devenu au fil du temps un passage « obligé » sans motivation systématique de sortie.

Ce soir, nous parlons de tout et de rien : de mon prochain départ de la société, de développement personnel… Je finis par lui dire au revoir en oubliant mon téléphone portable. En rigolant, on se dit que ces petites boîtes ont pris une grande place dans nos vies. Je l’ai bien vu cet été quand j’ai failli le perdre. Non seulement la frayeur de l’avoir perdu, mais également le soulagement de l’avoir retrouvé ont été plus que révélateurs ! Pour des raisons administratives que je ne vous développerai pas ici car purement soporifiques, j’ai dû acquérir un téléphone portable que je qualifierai d'« antiquité » composé d’un mini écran, de 12 mini touches offrant de nombreuses possibilités. Je me sentais comme Whoopi GOLDBERG dans Jumpin' Jack Flash (PS : c’est le moi qui essaye de positiver).

Cependant, cela tombait mal car je venais d’avoir un « match » sur Tinder et nous venions d’échanger nos numéros de téléphone. En quelques minutes, je suis donc passée d’éloquente à… froide. Pour que vous vous rappeliez de cette époque : 7 7 7 2 5 5 5 8 8 8. Hum… D’où le lien avec Woopie. En effet, le clavier tactile de mon smartphone et le plus ou moins efficace correcteur automatique ont fini par me manquer lorsque je me suis retrouvée à passer 2 minutes pour écrire un simple « Salut ». Oui, je regrettais finalement les erreurs de mon assistant qui pouvaient s’apparenter à des lapsus révélateurs… Qui n’a jamais rêvé de « faire les bourses » ?

Pour flirter, je jonglais donc avec le tchat disponible grâce à la wi-fi et mon mini-Tel. Jusqu’au jour où lorsque se sentant un peu trop à l’aise, et ayant (j’imagine) assez de nos échanges épistolaires (ou voulant certainement me passer un message), le monsieur s’est mis à m’envoyer des dessins humoristiques de sexes démesurés.

Tout d’un coup, mon problème technique n’en était plus un.

J’ai fini par retrouver l’usage de mon smartphone au bout de quelques jours, ravie, même si, contre toute attente, j’avais fini par apprécier cette déconnexion.