Sylvie (nouvelle)

Challenge littéraire avec mon amie Béatrice.

Choisir au hasard un prénom saint de cette semaine et en faire une histoire (environ une demi page)

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Sylvie, 27 ans, adorait les enfants, elle avait toujours eu cet instinct maternel, et ce depuis toute petite. Elle se rappelait avoir été comme une mère pour Grégoire, son frère de cinq ans son cadet. Cinq ans… On aurait pu croire que ce « gap » aurait pu être un handicap dans leur relation mais pas du tout… Un lien très fort les unissait. Des jours durant, les larmes avait coulé quand elle apprit que son frère avait choisi de s’enrôler dans l’armée de terre. Elle ne s’y attendait pas du tout car, à l’origine, sa spécialité était l’informatique. A la mort de son meilleur ami, au début du lycée, un changement radical s’était opéré. Il n’avait plus qu’un seul but, aller sur le terrain et combattre. Déjà très bon élève, mais plutôt geek, il se mit à fond au sport et en un an, son corps s’était littéralement transformé. Même après avoir passé le bac, les concours et la formation militaire, il était plus motivé que jamais. Malgré sa peur, Sylvie n’avait cessé de le soutenir, même dans les moments les plus douloureux. Ils avaient toujours fonctionné ainsi. Il était étonnant de voir comme leur relation était d’ailleurs exclusive. Cela ne voulait pas dire qu’ils n’aimaient pas leurs parents mais ils ne se confiaient que l’un à l’autre. Quand il dut partir au front, la surprise et la peur firent remonter les larmes de Sylvie à la surface. Elle avait pleuré toute la nuit, la veille de son départ. Quand ils s’étaient dit au revoir sur le palier, elle ne pleurait plus, mais il n’était pas dupe car il avait remarqué ses yeux gonflés. Après un dernier câlin, ils se séparèrent et Sylvie prit le temps de mémoriser le dos de son frère s’éloignant en tenue militaire.

Sylvie vivait à vive allure. Son métier de professeur des écoles lui prenait un temps fou, mais elle adorait ça ! Entre son boulot et son chéri, elle n’avait pas une minute et cela lui allait très bien. En effet, cela faisait à présent 4 ans qu’elle n’avait pas vu son frère et elle avait une pensée pour lui chaque jour.

« Bonjour les enfants » dit-elle en entrant dans la classe,

« Bonjour, Madame ! » lui répondirent-ils joyeusement

« Avez-vous bien retenu la leçon de la dernière fois ? Demanda-t-elle d’un air faussement innocent. Ils se mirent à rire. Ils la connaissaient à présent. Voyons… Quel était le vrai nom de Charlemagne et quand fut-il couronné ? ». Des mains se levèrent.

 « Charles Pontel, en l’an 800 » lui répondit une voix grave. Les mains de Sylvie se mirent à trembler et ses jambes lâchèrent. Des bras solides l’attrapèrent juste à temps et, à ce contact, ses larmes se remirent à couler.